Histoire / Patrimoine
BEBING
Blason de Bébing
Taillé d'or et de sable au lion armé
couronné et lampassé d'or,
d'azur dans l'or et d'argent dans le sable.
Combinaison des armes des anciennes
familles seigneuriales :
Le lion d'azur de Lutzelbourg
Le lion d'argent de Varsberg
Autrefois
Bodunisvillare, Badunevillare en 699, Bovengis en 1033, Buevanges en 1261, Budinga en 1695, Bebing au XVIIIème siécle, Bebingen en 1940.
Etymologie
Du nom d'homme germanique Bobo, Buno changé en Bado et villare en ing
Suffix ing
Suffix ing, vient également du germanique, les gens ou les compagnons du chef germanique qui a donné son nom à la localité. La forme primitive étant ingen au datif pluriel « chez les gens de... ». Au voisinage de la limite linguistique, sur la bande marginale, redevenue romane, l'ingen, souvent attesté autrefois , sous la forme inga, ingas est devenu -ange, -enge. Dans l'aire du francisque mosellan occidental, où le patois change l'i devant n avec une voyelle a, l'ingen a été abrégé en -ang.
BEBING
L'histoire du village très ancienne, puisque on trouve des silex taillés sur le territoire de la commune , une villa gallo-romaine a été découverte lors de la construction du contournement, est liée pour l'histoire plus récente à la vie du couvent du Rinting.
L'époque gallo-romaine,
La voie romaine de Reims à Strasbourg vennat de la direction de l'étang du Stock, passe à peu de distance au nord de la limite communale et de la ferme du Misselhof. (jadis Misselbronn, Misselbann et Nesselhof en 1825, de missel=mésentente)
Une première villa au Haut des vignes, des moellons et de nombreux fragments de tuile.Dimensions estimée de 70 x 40 m.
Une deuxième villa au lieu dit « le petit berger »avec moellons tuiles et tessons.Il semblerait qu'on soit en présence de bâtiments construits autour d'une cour au milieu de laquelle se trouvait un puit.
Borne de district
Une borne entre les bans de Bébing et Sarrebourg, avec d'un coté les armes de Sarrebourg ( trois bois de cerf) et de l'autre coté les armes des comtes de Blamont. C'est en réalité une borne marquant la limite entre les districts de Sarrebourg et Blamont.
Origine de Notre-Dame de Rinting d’après la légende
Remontant dans la nuit des temps, lorsque les ours et les loups hantaient nos profondes forêts et que les guerriers francs disputaient nos terres aux autochtones gallo-romains, un humble village se cachait à la lisière d'un vaste bois au fond d'un joli vallon où serpente le ruisseau de Bébing. Le site semble maudit car trois fois le feu du ciel tomba sur le village et ses habitants fuirent ce lieu qui n'était plus qu 'un amas de pierres, de ruines et de masures inhabitables. Ce lieu porte aujourd'hui le nom de RINTING.
Son emplacement et le ban afférent servirent alors de pâturage aux troupeaux des villages voisins, même la communauté de Sarrebourg y avait droit de pâture. Les pâtres de Xouaxange, village distant de Rinting de trois quart de lieue, soit de trois quarts d'heure de marche, y menaient d'ordinaire leurs bestiaux. Un jour ils découvrirent une image de la Sainte Vierge « élevée en bosse » dans le creux d'un vieux chêne. Tous les samedis elle paraissait encadrée de deux flambeaux ardents. Ceci se passait au début du XIVème siècle.
Cette découverte fit grand bruit dans les environs, les bourgeois de la ville de Sarrebourg en ayant été informés, se rendirent sur les lieux. Émerveillés par la beauté de cette statue, ils décidèrent de lui donner un abri décent la portèrent en procession dans leur ville et la déposèrent solennellement dans leur église collégiale et paroissiale qui était alors sous le vocable de Saint Étienne. Mais le lendemain de translation, la statue se retrouvait miraculeusement au lieu même d'où elle avait tirée la veille, c'est à dire dans le creux du chêne au bois de Rinting ! Les bourgeois vinrent une seconde fois chercher la statue et la reportèrent processionnellement dans leur église, mais auparavant ils s’étaient par un v?u unanime à la rendre et à la replacer au lieu d'origine dés qu'une chapelle digne de la recevoir y serait édifiée.
Ces translations de statues et ces retours miraculeux à leur place d'origine sont fréquents dans nos légendes. Il ne faut pas y chercher un fait historiquement vérifiable ni un phénomène physique explicable.Ainsi sont les légendes : merveilleuses, mystérieuses, mystiques...
Vers le milieu du XIVème siècle, trois veuves inspirées venant de Augsbourg, après avoir marché instinctivement pendant quinze jours sous l'inspiration du Saint Esprit, s’arrêtèrent toutes trois devant un vieux chêne, devant ce chêne qui avait abrité la statue de la Vierge de Rinting ! Elles ne le quittèrent plus que pour aller dans le voisinage immédiat y instruire les enfants des vérités de la religion. Elles filaient et cousaient pour les personnes qui leur donnaient de quoi vivre. Ayant obtenu du Pape l'autorisation de commencer un monastère au lieu-dit « Rohrthal », le val des roseaux, à Rinting elles y construisirent de leur mains un béguinage. S'y étant retirées, elles servirent Dieu avec ardeur et honorèrent la bien heureuse Vierge Marie. Cette congrégation fondée par les trois veuves auxquelles s’étaient jointes plusieurs autres filles du pays, fut incorporée dans l'Ordre de la Pénitence de Saint Dominique en qualité de s?urs du Tiers-ordre.
Ce monastère ayant profité de nombreuses fondations et donations de familles nobles de la région, une église fut édifiée à la fin du XVème siècle à Rinting et les bourgeois de Sarrebourg, respectueux de leur engagement, y portèrent en procession solennelle l'image vénérée de la Vierge Marie.
Toute fois pour en perpétuer le souvenir dans leur église de Sarrebourg, ils avaient fait sculpter dans ce même temps une statue semblable à celle trouvée dans le chêne de Rinting, statue encore vénérée en l'église paroissiale dédiée actuellement à Saint Barthélémy.
Voici cette belle légende que jadis les anciens contaient aux enfants lorsque la mémoire collective était encore bien vive parmi les Sarrebourgeois...
Quelles conclusions tirer ?
En ce qui concerne la statue de Sarrebourg, étant une copie, la datation en est délicate. La reproduction n'étant certainement pas servile, le modèle a été embelli, adapté aux canons esthétiques du moment ; l'attitude a été humanisée , les formes du XIVème siècle, allégées, rendues moins altières, plus gracieuse, le vêtement drapé au goût du jour celui du XV ème ! De plus la restauration de 1779 peut y avoir apporté des modifications de détails, le col de la robe par exemple
Prétendant qu'il n'est pas question de statue miraculeuse dans les actes de fondation du couvent et que cette statue présente des ressemblances frappantes avec l'ancienne vierge Dominicaine, ND de Prouille, certains affirment que l'introduction de cette vierge serait l’?uvre des religieuses fondatrices. Elles l’auraient placée dans une chapelle avant de l'introduire dans l'église du monastère.
D'autres ont prétendu que la ville de Sarrebourg avait pu s'approprier une statue de la Vierge lors de la destruction du couvent de Viviers (Weyerstein) et l'auraient gardé jusqu'au jour où un nouveau couvent de dominicaines proche de la ville pourrait l’accueillir.
D'autre encore prétendent que cette statue aurait pu avoir été placée dans le chêne de Rinting par des s?urs fuyant du couvent de Viviers lors de sa destruction.
L'origine de cette statue reste mystérieuse !
La partie suivante développant l'histoire du couvent de Rinting donnera davantage satisfaction à ceux qui veulent non croire mais savoir.
La vénération de Notre-Dame de Rinting
Rappelons que ce sont les pâtres de Xouaxange qui découvrirent cette image de la Vierge Mère dans le creux d'un chêne vers la fin du XIVème siècle ; la vénération de Notre-Dame de Rinting date de cette époque... Une tradition constante s'établit alors : tous les ans, le jour du mardi gras, les jeunes de Xouaxange, habillés en pâtres, se rendaient en pèlerinage au couvent pour y chanter les litanies de la Vierge, prier et entendre la messe devant la chapelle.
Aprés cet hommage public, les religieuses leur offraient « une collation consistant d'abord en toute la dépouille d'un cochon gras, sans rien en excepter, puis d'une vannée de beignets », des querelles s'étant élevées à propos du partage, on leur fit à chacun un gâteau « en forme de pain percé » qu'ils rapportaient à la maison. Pour la boisson, les religieuses préparaient une grosse cruche de grès pleine de vin.
Cette tradition s'était maintenue d'age en age jusqu'à la révolution française.
Après que la statue de Notre-Dame de Rinting ait été placée en l'église de Xouaxange, les paroissiens de ce village continuèrent à entourer cette Vierge d'une grande vénération. L'autel en est toujours richement fleuri et la statue disposait d'une garde-robe très riche permettant de la vêtir en respectant les couleurs de la liturgie.
Jadis avant de tirer au sort, les conscrits attouchaient la Vierge avec la chemise qu'ils porteraient en cette occasion ; ce rituel se faisait aussi avec le linge des malades. Les pèlerins ne se rendaient plus à Rinting, mais toujours aussi nombreux ils se retrouvaient apurés de la madone en l'église de Xouaxange ! En 1870, ils étaient encore prés du millier.De nos jours, ils sont plus rares et viennent plutôt individuellement confier leurs peines ou espérances à la Vierge et solliciter sa protection. Si les grâces obtenues par son intermédiaire restent cachées au fond des c?urs, les ex-voto en attestent la réalité.
Lors de la dépose de la statue en 1985, la photographie d'un groupe de soldats en uniformes allemand de la guerre 1914-1918 fut trouvée dans le socle. Elle portait au verso, mais peu lisible : »Ihr dankbarer sohn » (votre fils reconnaissant) et la signature : Constant...
Que Notre-Dame de Rinting vous garde et vous protège !
La cloche
Installée dans la salle du Conseil Municipal de la mairie ; C'est la cloche communale, elle porte sur deux lignes sous deux frises de fleurs, l'inscription : Bürgerglocke Bebing 1910, sur la partie inférieure, entre une frise de fleurs et une autre à décor gothique : Glokengiessereien von F&A Causard Colmar Strasbourg 1910. Traduction : cloche communale de Bebing 1910 – Fonderie F&A Causard Colmar Strasbourg 1910.
La croix d'épidémie
Elle se trouvait à l'origine à l'intersection de la RN4 et de la route de Rinting. Elle a été déplacée en 1962 suite à l'élargissement de la nationale. En grès gris pour le socle et en grès rose pour le fût et croisillon.
L'inscription à la face du socle : CETTE CROIX A ETE ERIGEE PAR LA DEVOTION D'UN BOURGEOIS DE BEBEING G.T. 1802
A la face du dé : CONSUMATUM EST.
Bébing n'a ni église ni chapelle, mais on peut du moins y admirer un joli calvaire du début du XIXème siècle.
Cette croix avait été érigée par Monsieur Fortier. Dans les premiers années du XIXème siècle sévissait à Bébing une épidémie, et c'est en vue d'écarter ce fléau que Monsieur Fortier fit ériger ce calvaire.